Ce que j’aime chez Charles Pépin (1973), c’est sa façon de mêler les grands penseurs comme Nietzsche, Sartre ou Spinoza avec des exemples très concrets du sport, de l’art ou de l’entrepreneuriat. Sa philosophie est vivante, accessible, presque pratique.
Dans Les Vertus de l’échec, ce que je trouve passionnant, c’est qu’il montre que nos ratés et nos doutes ne sont pas des faiblesses, mais des occasions de cultiver notre singularité. C’est un livre qui relie réussite et échec, et qui aide à avancer sans chercher à être parfait.
« le succès, c’est aller d’échec en échec, sans perdre son enthousiasme. » Winston Churchill.
🎯 Introduction – Les grands noms et la vertu des échecs
L’auteur commence par citer des figures impressionnantes : Charles de Gaulle, Steve Jobs, Charles Darwin, Roger Federer, J. K. Rowling, Winston Churchill. Tous ont connu des succès retentissants, mais surtout, ils ont échoué avant de réussir. Charles Pépin insiste : « Mieux : c’est parce qu’ils ont échoué qu’ils ont réussi. »
Ces échecs, loin d’être de simples accidents, ont été des moments décisifs. Sans résistance, sans adversité, ces personnalités n’auraient pas trouvé l’occasion de réfléchir, de rebondir et de s’accomplir pleinement.
Un extrait du discourt de Federe :
En comptant et en détaillant les ratés de ces grands noms, il met le doigt sur les multiples vertus de l’échec :
- une volonté plus solide,
- une persévérance renouvelée,
- un relâchement salutaire,
- et parfois l’élan puissant de tout changer.
Pépin souligne que, contrairement à l’animal guidé par l’instinct et incapable de se tromper, l’homme est libre. Libre de se tromper, libre de corriger, libre de progresser. C’est dans cette liberté imparfaite que se joue notre humanité.
🎾 Chapitre 1 – Les échecs pour apprendre plus vite
Le chapitre s’ouvre sur une scène frappante : une défaite écrasante de Rafael Nadal. Pour beaucoup, ce genre de défaite serait un coup d’arrêt. Pour lui, ce fut un tremplin. Après cet échec, il va progresser techniquement bien plus vite que son adversaire. À l’inverse, Richard Gasquet, qui remportait si facilement tant de matchs à l’époque, n’a pas eu les mêmes occasions d’apprendre de ses erreurs. La suite, on la connaît : Nadal est devenu l’un des plus grands joueurs de tennis de l’histoire.
Cet exemple permet à Charles Pépin de mettre en perspective une idée forte : échouer tôt, c’est parfois réussir plus vite et plus longtemps. Il reprend une citation célèbre de la Silicon Valley : « Fail fast, learn fast » – « Échouer vite, apprendre vite ».
Il oppose cet état d’esprit à ce qu’il appelle le fast track à la française : cette obsession de se placer le plus vite possible sur les rails du succès, sans accroc, sans faux pas.
Un exemple : en France, un professeur qui échoue au CAPES ou à l’agrégation enseignera 18 heures par semaine. Celui qui réussit enseigne seulement 14 heures et est mieux payé. Ici, l’échec est marqué au fer rouge, comme une honte.
🧠 Chapitre 2 – L’erreur comme seul moyen de comprendre
Dans ce chapitre, Charles Pépin adopte une lecture épistémologique : il montre que, pour les scientifiques, l’erreur n’est pas un accident mais un outil. Les chercheurs ne s’arrêtent jamais à ce qu’ils voient. Au contraire, ils testent sans cesse leurs hypothèses et confrontent leurs intuitions aux faits.
Il explique : « Nos intuitions premières sont trop naïves pour nous dévoiler les lois de la nature. Elles montrent comment fonctionne notre esprit, pas comment fonctionne le monde. »
Autrement dit, c’est en accumulant et en corrigeant les erreurs qu’on finit par comprendre. L’erreur qu’on rectifie est la seule qui nous apprend vraiment quelque chose.
Pépin prend aussi l’exemple des manuscrits de Marcel Proust, parfois raturés jusqu’à l’orage. Ces pages couvertes de corrections ne sont pas des signes de faiblesse : elles sont la trace vivante d’un travail en profondeur.
Mais attention : pour que l’erreur soit fertile, il faut cultiver une véritable culture de l’erreur – un climat qui nous protège du sentiment d’échec et de honte. Sinon, la peur de se tromper peut nous paralyser.
Enfin, il rappelle un point essentiel : si on peut apprendre grâce à l’erreur, reproduire toujours la même, c’est s’enfermer dans l’ignorance. L’échec devient alors stérile, parce qu’on oublie d’apprendre.
🌪️ Chapitre 3 – La crise comme fenêtre qui s’ouvre
Dans ce chapitre, Charles Pépin poursuit sa réflexion en montrant que c’est précisément quand ça ne marche pas que nous commençons à nous demander comment cela fonctionne.
Il prend un exemple simple et parlant : la panne de voiture. Tant que le moteur tourne, on ne se pose aucune question. C’est quand tout s’arrête qu’on est forcé de lever le capot et de regarder les choses en face.
De la même façon, il évoque la dépression. Pépin la décrit comme une invitation particulièrement douloureuse à ouvrir une fenêtre sur ce que nous ne voulions pas voir. La dépression oblige à s’arrêter, à s’interroger sur soi-même, à regarder en face nos désirs inconscients et ce que nous fuyions. Là encore, c’est quand tout semble s’effondrer qu’on se remet enfin à questionner notre trajectoire.
Mais il prévient : pour tirer le meilleur d’une crise, encore faut-il ne pas être complètement aveuglé par notre inquiétude. Si on se laisse happer par l’angoisse, on oublie qu’une crise n’est pas une fin, mais un commencement.
Il insiste : il ne faut pas fuir la complexité du présent en se réfugiant dans un passé idéalisé. C’est dans cette complexité que germent nos prises de conscience.
Pour illustrer cette idée, il cite Leonard Cohen dans Anthem :
« Il y a une fissure en toute chose, c’est ainsi qu’entre la lumière. »
🔥 Chapitre 4 – L’échec pour affirmer son caractère
Dans ce chapitre, Charles Pépin nous montre une idée simple et puissante : l’échec forge le caractère.
👉 Il commence avec Barbara. Petite, elle a connu des épreuves très dures. Mais ces blessures sont devenues la source de ses chansons les plus fortes, comme L’Aigle Noir ou Nantes. Sans ces moments difficiles, elle n’aurait peut-être jamais trouvé cette intensité.
💡 Pépin le dit clairement :
L’échec, c’est tester la force de son désir. Parfois, ce désir est plus grand que l’adversité.
👉 Même chose avec Charles de Gaulle. Avant de devenir un grand homme, il a accumulé les revers. Ces échecs l’ont obligé à devenir plus résistant, plus lucide. C’est grâce à eux qu’il a pu tenir bon.
Pour expliquer pourquoi, Pépin s’appuie sur Bergson.
🔹 Chaque être vivant possède une énergie spirituelle qui le pousse à grandir.
🔹 Quand on rencontre un obstacle, cette énergie se transforme en créativité et en force.
🔹 C’est ce que Bergson appelle l’élan vital
Résumé livre : Petit manuel de thérapie organisationnelle de Martin Serralta dans ce résumé tu trouves toutes les astuces pour développer ton élan vital.
✨ Cet élan ne faiblit pas dans la difficulté : au contraire, il s’enrichit.
👉 Pépin cite aussi Hegel :
C’est quand on confronte ses idées à des idées contraires qu’on les comprend vraiment.
En clair :
- Sans contradiction, pas de prise de conscience.
- Sans échec, pas de caractère affirmé.
🎯 Barbara et De Gaulle ne se sont pas juste remis de leurs échecs. Ils en ont eu besoin pour devenir eux-mêmes
🌱 Chapitre 5 – L’échec comme leçon d’humilité
Dans ce chapitre, Charles Pépin explore une autre facette de l’échec : l’humilité.
👉 Il rappelle que le mot vient du latin humilitas, dérivé de humus, la terre.
L’humilité, c’est accepter de redescendre au sol.
Pour illustrer, il raconte l’histoire de Steve Jobs. Après avoir fondé Apple, Jobs se fait virer de sa propre entreprise. Ce coup dur l’oblige à toucher le réel. Lui qui était si arrogant découvre ses limites. Et c’est justement cette expérience qui le rendra plus créatif par la suite.
💡 Pépin insiste :
Les créateurs savent que tout n’est pas possible. C’est parce qu’ils acceptent ces limites qu’ils trouvent de nouvelles idées.
👉 Il prend ensuite l’image des judokas :
Ils apprennent d’abord à tomber avant de savoir se relever. Sans cette capacité à accepter la chute, ils ne pourraient pas progresser.
👉 Enfin, Pépin propose une lecture plus spirituelle avec Jésus.
Il rappelle cet épisode où Jésus doute :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Ce doute est une leçon d’humilité ultime. Comme si, pour rejoindre les hommes, Jésus devait s’éloigner de sa propre divinité.
✨ Pépin résume ainsi :
Il n’y a de foi que dans le doute, tout contre le douter.
🎯 En clair, l’échec nous ramène à notre condition humaine. Il nous apprend à rester reliés à la terre, à accepter nos failles et à puiser dans cette humilité une force nouvelle.
💪 Chapitre 6 – L’échec comme expérience du réel
Dans ce chapitre, Charles Pépin propose une lecture stoïcienne de l’échec.
👉 Il ouvre avec une citation attribuée à Marc Aurèle (et souvent appelée la prière de la sérénité) :
« Mon Dieu, donne-moi la force d’accepter ce que je ne peux pas changer, la volonté de changer ce que je peux changer, et la sagesse de savoir distinguer les deux. »
💡 Cette phrase résume l’esprit stoïcien : accepter le réel quand il est immuable, agir quand on peut, et ne pas confondre les deux.
Pépin explique que l’échec est précieux car il nous oblige à constater qu’il y a des limites, un réel qui résiste. La victoire, elle, peut donner l’illusion que tout est possible, que la vie se pliera toujours à notre volonté.
👉 Il reprend des idées stoïciennes fortes :
Le sentiment d’injustice est souvent trop subjectif. C’est une perception qui peut devenir une excuse pour ne pas agir.
Pour illustrer, il raconte l’histoire de Ray Charles.
Aveugle dès l’enfance, il aurait pu se laisser enfermer dans l’amertume. Mais il a choisi d’accepter sa cécité et de transformer sa vie :
« Je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi… j’aurais pu être noir ! »
Une phrase à la fois provocante et lucide, qui montre qu’il avait compris qu’il valait mieux composer avec le réel que de se plaindre.
👉 Pépin évoque enfin Nietzsche et Zarathoustra :
Le surhomme nietzschéen n’est pas celui qui domine tout, mais celui qui accepte les limites, transforme ses épreuves et affirme la vie malgré tout.
🎯 En somme, l’échec nous ramène à cette expérience essentielle :
Le réel ne se laisse pas toujours faire, et c’est une bonne chose.
C’est là qu’on apprend à distinguer ce qu’on peut changer de ce qu’il faut accueillir.
🌟 Chapitre 7 – L’échec comme chance de se réinventer
Dans ce dernier chapitre, Charles Pépin propose une lecture existentialiste de l’échec.
👉 Il s’appuie sur Jean-Paul Sartre et sa phrase célèbre :
« L’existence précède l’essence. »
Autrement dit : nous ne sommes pas définis à l’avance par une nature figée ou une action divine. Nous nous construisons au fil de nos choix.
💡 Pépin explique :
Pour réussir à affirmer sa singularité, il faut souvent le temps d’une vie. Il faut l’aventure et les épreuves. Il faut oser sortir du confort de l’habitude.
🎯 C’est là qu’il oppose deux visions :
- Les philosophes du devenir, pour qui l’échec est une occasion de grandir.
- Les philosophes de l’essence, qui pensent que l’échec révèle simplement ce qu’on est déjà.
👉 Pour illustrer, Pépin raconte les parcours de J. K. Rowling et Serge Gainsbourg.
Rowling, avant de devenir l’autrice d’Harry Potter, a connu la précarité et le doute. C’est cet échec initial qui l’a poussée à écrire.
Gainsbourg a lui aussi exploré plusieurs vies avant de trouver sa voix.
💡 Être existentialiste, c’est penser qu’une seule vie ne suffira jamais à épuiser tous les possibles.
L’important est de ne pas passer à côté de ces possibles, de ne pas se laisser enfermer dans un chemin unique par la réussite.
Car parfois, c’est l’échec qui nous ouvre le champ des possibles.
👉 Pépin termine avec une belle image : celle du jazz.
Dans le jazz, il n’y a pas de mauvaise note :
Elle devient juste si on sait l’enchaîner avec la suivante.
🎵 C’est la leçon finale : l’échec n’est rien si l’on continue de jouer. C’est lui qui nous permet d’exister davantage.
🧩 Chapitre 8 – L’échec comme acte manqué ou heureux accident
Dans ce chapitre, Charles Pépin propose une lecture psychanalytique de l’échec, en s’appuyant sur Freud.
👉 Il commence avec les exemples de Charles Darwin et Soichiro Honda. Tous deux ont connu des échecs importants avant de trouver leur voie. Ces échecs n’étaient pas de simples maladresses : ils étaient peut-être l’expression d’un désir plus profond.
💡 Pour comprendre, Pépin rappelle que Freud distingue trois instances, qu’il appelle les topiques :
- Le Moi, la partie consciente, celle qui agit et décide, mais souvent prise en étau par les deux autres.
- Le Ça, l’inconscient, qui contient nos pulsions et nos désirs refoulés de l’enfance.
- Le Surmoi, l’idéal moral et social qu’on essaie d’atteindre.
👉 Quand on échoue, ce serait parfois notre inconscient qui se manifeste malgré nous.
Nos actes manqués, nos ratés, révèlent ce qu’on ne veut pas voir : des désirs enfouis, des conflits intérieurs.
Pépin va plus loin : il explique que la réussite peut conduire à la dépression si l’on n’écoute pas cet inconscient.
Réussir ne suffit pas si cela nous éloigne de ce qui fait sens pour nous.
🔔 Il alerte contre l’excès de la philosophie du « quand on veut, on peut ».
👉 À force de vouloir à tout prix, sans écouter ses vrais désirs, on s’épuise. Et c’est la dépression assurée.
🎯 Il résume d’une phrase forte :
« Réussir sa vie, ce n’est pas vouloir à tout prix. C’est vouloir dans la fidélité à son désir. »
✨ L’échec, vu par la psychanalyse, est parfois un message qu’on se cache à soi-même. Une invitation à s’interroger : Est-ce vraiment ce que je veux ?
🧭 Chapitre 9 – Rater, ce n’est pas être un raté
Dans ce chapitre, Charles Pépin insiste sur une idée essentielle : il faut faire la différence entre “avoir raté” et “être un raté”.
👉 Quand on échoue, c’est seulement un projet qui n’a pas abouti.
Ce n’est pas notre personne qui est en cause.
💡 Pour l’expliquer, Pépin reprend Freud :
Quand un enfant grandit, il change sans cesse de modèles et de figures d’identification.
C’est dans ce jeu des identifications qu’il apprend peu à peu à dire « je », à devenir lui-même, à affirmer sa singularité.
🎯 C’est pourquoi il invite à ne pas s’identifier à son échec.
La vie est mouvement : échouer, ce n’est pas être figé dans une étiquette.
👉 Si l’échec fait si mal, c’est qu’il atteint notre identité sociale, l’image qu’on donne aux autres. Et parfois, il ébranle aussi notre estime de nous-mêmes.
💡 Pour avancer, il faut accepter notre complexité, redéfinir ce moi qui vacille quand un projet s’effondre.
👉 Pépin pointe aussi l’influence de certaines philosophies :
Descartes et Kant ont tellement mis l’accent sur la volonté et la raison que nous en avons tiré la croyance culpabilisante que si nous échouons, c’est uniquement parce que nous n’avons pas voulu assez fort ou pas pensé assez bien.
🎯 Il propose de s’en détacher :
L’échec ne nous définit pas
C’est un épisode, pas une identité
C’est une expérience, pas une condamnation
✨ Rater, ce n’est pas être un raté. C’est continuer d’apprendre qui nous sommes.
🚀 Chapitre 10 – Oser, c’est oser l’échec
Dans ce dernier chapitre, Charles Pépin nous parle de l’audace, celle qui consiste à agir malgré le risque d’échouer.
👉 Il commence par distinguer le choix et la décision :
- Un choix, c’est rationnel, logique, explicable. On compare les options, on tranche sans vraie incertitude.
- Une décision, c’est différent. Quand le doute ne peut pas être levé, il faut oser.
🎯 La décision demande du courage, parce qu’elle engage notre responsabilité et qu’elle peut déboucher sur un échec.
👉 Pépin prend l’exemple d’Elon Musk et de Xavier Niel, qui ont décidé sans garantie de succès.
👉 Il convoque Aristote :
Le philosophe explique que dans certaines situations : un capitaine en pleine tempête, un médecin face à un patient mourant, ils n’ont pas le luxe d’analyser tous les paramètres. Il faut décider dans l’incertitude.
✨ C’est l’opposé de la vision de Platon, qui imaginait un « philosophe roi » prenant des décisions parfaitement éclairées par la science.
Pépin souligne avec ironie : un tel roi ne déciderait jamais !
👉 Il en profite pour tacler notre culture technocratique :
Nos énarques, bardés de diplômes, n’ont pas toujours développé leur capacité à décider.
💡 Décider est une preuve de liberté.
Cette liberté fait peur, car elle suppose de prendre des risques. Mais elle est le moteur de ceux qui osent.
👉 Attention, précise Pépin :
- La tête brûlée aime le risque pour le risque.
- L’audacieux comprend le risque, l’évalue et agit quand même.
Oser, c’est accepter de se tromper.
C’est la seule manière de devenir soi-même dans une société qui attend de nous la soumission aux normes.
👉 Pépin reprend Nietzsche :
« Deviens qui tu es. »
Un appel à ne pas passer à côté de son existence.
🔥 Il conclut avec un avertissement :
Le burn-out ne vient pas seulement d’un excès de travail, mais d’un excès de travail coupé de soi, sans accomplissement personnel.
✨ Voilà la vraie menace : à force de ne pas oser échouer, on échoue tout simplement… à vivre.
Chapitre 11 – Comment apprendre à oser
Dans ce chapitre, Charles Pépin propose des pistes concrètes pour oser sortir de sa zone de confort.
👉 Il commence avec un exemple marquant : Zlatan Ibrahimović.
Si Zlatan a pu marquer des buts spectaculaires, ce n’est pas par miracle :
C’est grâce à l’entraînement.
💡 Pépin l’affirme :
« Voilà la première condition de l’audace : avoir de l’expérience, accroître sa compétence, maîtriser sa zone de confort pour oser en sortir et faire le pas de plus. »
🎯 L’audace n’est pas un don. Elle se construit.
👉 Il cite René Char :
« Agir en primitif, prévoir en stratège. »
Autrement dit, il faut garder une part d’élan spontané tout en préparant le terrain.
✨ Mais attention : oser ne veut pas dire se jeter n’importe comment dans le vide. Pépin conseille de rester parfois dans sa zone de confort et avancer pas à pas.
Le risque se prend quand il est nécessaire et pertinent, pas par goût gratuit du danger.
👉 L’audace se nourrit aussi de l’exemple des autres.
Il raconte que Picasso s’est inspiré de Velázquez. Barbara s’est nourrie des chansons d’Édith Piaf.
S’inspirer, ce n’est pas copier : c’est reconnaître la singularité de l’autre pour trouver la sienne.
💡 Pour les perfectionnistes, Pépin a un message clair :
Se libérer de la peur, c’est passer à l’action.
Attendre que tout soit parfait est souvent une excuse pour ne rien tenter.
👉 Il prend l’exemple de Google, qui multiplie les expérimentations, accepte les échecs, récolte les retours, et s’améliore sans cesse.
Mieux vaut essayer, se tromper et progresser, que rester paralysé par la peur de mal faire.
🎯 Pépin dénonce la peur de l’échec déguisée en perfectionnisme.
C’est une stratégie qui justifie tous les renoncements.
✨ En clair :
L’audace s’apprend, s’entraîne, se cultive.
C’est elle qui permet de grandir et de ne pas passer à côté de soi.
🎓 Chapitre 12 – L’échec de l’école ?
Dans ce chapitre, Charles Pépin propose une critique de l’école française, sans accabler les enseignants qui, dit-il, sont souvent talentueux et passionnés.
👉 Il compare avec la Finlande, où on valorise la singularité de chaque élève. Là-bas, l’éducation s’appuie sur ce que l’enfant sait déjà, au lieu de s’acharner sur ses lacunes.
💡 Pépin pose une question essentielle :
Réussir sa vie, est-ce être bon partout, ou assumer sa singularité avec ses forces et ses faiblesses ?
Tout en précisant : une faiblesse ne doit pas devenir un handicap.
👉 Il rappelle l’histoire du système scolaire français :
- L’école républicaine a été pensée pour rendre l’égalité des droits réelle.
- Ses créateurs, Jules Ferry et Victor Cousin, influencés par Kant et la philosophie des Lumières, croyaient que l’éducation à la liberté passait par l’apprentissage de la règle et de la loi.
✨ Et il reconnaît que ce modèle a fonctionné :
Il a permis à des générations de s’instruire et de grimper dans l’ascenseur social.
👉 Mais les temps ont changé.
Les études montrent que la mobilité sociale s’est affaiblie, et pourtant on s’accroche à un système devenu moins efficace.
💡 Pépin invite à revoir nos représentations :
- À changer l’image stéréotypée des patrons exploiteurs véhiculée dans certains manuels.
- À redonner de la valeur à l’entrepreneur et à faire comprendre que l’échec fait partie de toute aventure créative.
👉 Il plaide pour enseigner des connaissances utiles et vivantes :
- Comprendre l’histoire pour donner du sens au présent.
- Étudier la philosophie pour mieux s’exprimer, mieux penser, mieux oser contester.
👉 Il partage une anecdote :
Un inspecteur lui avait dit :
« Une institution, c’est ce qui ne bouge pas quand tout le reste bouge. C’est le tuteur auquel les élèves peuvent s’accrocher quand tout s’effondre. »
✨ Pépin n’est pas d’accord. Il s’appuie sur Nietzsche, qui distingue deux types de savoir :
- Celui qui rassure, qui enferme dans une logique de compétences et nourrit l’instinct de la peur.
- Celui qui pousse à créer, à expérimenter, avec l’instinct de l’art.
🎯 Pour lui, l’école doit enseigner à penser et à agir.
👉 Il propose un exemple : étudier Descartes et Spinoza, qui s’opposent sur la liberté, pour aider chaque élève à se forger sa propre vision.
✨ C’est ce qu’il appelle le meilleur rempart contre les idéologies et les crispations identitaires.
🏆 Chapitre 13 – Réussir ses succès
Après avoir exploré l’échec sous toutes ses facettes, Charles Pépin consacre ce dernier chapitre à une question moins souvent posée : comment réussir après un succès ?
👉 Il prend l’exemple des handballeurs français, surnommés les Experts.
Sous la direction de Claude Onesta, cette équipe a remporté :
- 5 titres de champions du monde
- 3 titres de champions d’Europe
- 2 médailles d’or aux JO
💡 Leur secret ?
Apprendre du succès comme s’il s’agissait d’un échec. Refuser de s’endormir sur leurs victoires.
Pépin insiste sur ce point :
La pire tentation après un succès, c’est l’ivresse de la victoire, cette illusion qu’il suffirait de refaire la même chose.
👉 Pour éviter ce piège, il conseille :
- Ne pas s’enfermer dans une pseudo recette miracle.
- Chercher la satisfaction non pas dans la répétition, mais dans la création du renouveau.
💬 Il résume ainsi :
« Réussir ses succès, c’est les vivre comme autant d’occasions d’assumer sa responsabilité de créateur. »
👉 Pour illustrer, il cite Albert Camus et son discours à l’Académie de Suède après avoir reçu le prix Nobel. Camus rappelle qu’un créateur doit rester fidèle à sa vocation, même lorsqu’il est reconnu.
👉 Il reparle aussi de Rafael Nadal, exemple parfait de cette humilité active. Après chaque victoire, Nadal se remet au travail, se demande comment il va gagner la suivante, sans jamais se croire arrivé.
🎬 Enfin, Pépin évoque Leonardo DiCaprio, qu’il admire pour sa capacité à se réinventer.
DiCaprio n’est pas qu’un technicien : c’est un artiste.
Il ne se contente pas d’assurer une performance, il invente sans cesse, il prend des risques, il est audacieux jusqu’au succès.
✨ En conclusion, Pépin nous invite à voir chaque succès comme une étape :
Un tremplin vers autre chose, une opportunité d’aller plus loin, de rester vivant, curieux et créateur.
⚔️ Chapitre 14 – La joie du combattant
Dans ce chapitre, Charles Pépin explore la joie sous toutes ses formes, en la distinguant clairement du bonheur.
👉 La joie vs le bonheur
Le bonheur est un état stable, durable, une sorte de plateau paisible.
La joie, elle, est brève, intense, presque brutale.
Elle surgit souvent après une épreuve, comme un éclair qui illumine l’instant.
🌟 La joie de revenir de loin
Pépin commence par cette joie qu’on ressent quand on réussit après avoir tout perdu.
Il prend l’exemple d’André Agassi : au sommet du tennis, il s’est effondré, a touché le fond, avant de retrouver un sens à sa quête et de revenir plus fort.
C’est cette sensation unique de renaissance qui rend la victoire plus savoureuse.
🌼 La joie de vivre
La joie du combattant n’est pas toujours spectaculaire.
Elle peut être simple et noble : savoir goûter un paysage, un instant partagé, une émotion furtive.
Il évoque Barbara, qui malgré un parcours chaotique, savait saisir ces moments précieux.
La joie est parfois dans l’évidence : aimer, respirer, profiter d’une ovation comme d’un silence.
🔥 La joie dans l’adversité
Pour Pépin, il existe une forme plus pure encore : la joie qui naît dans l’adversité.
Celle qui surgit quand le monde nous résiste, mais qu’on se dresse quand même.
Cette joie est un élan vital : une réaction contre le découragement, une réponse énergique à la difficulté.
Il cite Winston Churchill :
« Le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »
La joie du progrediens
Le progrediens est un mot des philosophes antiques : l’homme qui progresse, pas à pas.
Aristote disait qu’il fallait actualiser sa puissance : devenir ce qu’on peut être.
Dans la difficulté, on développe de nouvelles compétences, on se dépasse.
Pour Pépin, ce sentiment de progrès est un moyen de cicatriser nos blessures.
✨ La joie mystique
Enfin, il décrit la forme la plus radicale de la joie : la joie mystique.
Elle apparaît quand l’échec est si cuisant qu’il nous pousse à accepter l’abandon.
Dans cet abandon, on touche quelque chose de plus grand que soi :
le réel, brut, profond, loin de toute joie superficielle.
C’est une joie cosmique, presque divine, qui nous relie à la vie entière.
🎯 En conclusion
La joie du combattant n’est pas seulement celle de la victoire.
C’est celle de l’effort, du progrès, de la capacité à rester vivant et debout, même au cœur des défaites.
🧠 Chapitre 15 – L’homme, cet animal qui rate
Dans ce dernier chapitre, Charles Pépin explore pourquoi l’homme est le seul être vivant capable d’échouer et pourquoi c’est une chance.
👉 Il part d’un constat : les animaux agissent par instinct.
Ils ne ratent pas. Il cite Michel Serres :
« Pouvez-vous imaginer une araignée qui ne sache pas tisser sa toile ? »
💡 C’est justement parce que nous ne sommes pas entièrement guidés par l’instinct que nous sommes libres.
👉 Rousseau disait que cette liberté, ce détachement de la nature, est ce qui rend l’homme perfectible : capable de s’améliorer.
👶Pépin s’appuie sur Freud : La prématuration et la faiblesse originelle
- À la naissance, l’homme est le plus fragile des animaux.
- Il risque de mourir s’il n’est pas protégé.
- C’est cette faiblesse qui a donné naissance à la sociabilité, aux liens humains, à la famille.
✨ Autrement dit : notre vulnérabilité est la racine de notre humanité.
🌀 Rater, c’est être libre
Pour Pépin, échouer est un signe de liberté.
Il rappelle Descartes et sa notion des animaux-machines, qui obéissent à des réflexes programmés.
L’homme, lui, est complexe :
- Il doute
- Il hésite
- Il veut une chose et son contraire
🎯 C’est cette capacité à choisir et donc à se tromper qui nous rend humains.
🔥 La quête du désir
Pépin aborde alors la question du désir :
- Platon, Hegel, Freud, Lacan s’accordent à dire que l’homme est un être de manque.
- Quand un désir est comblé, un autre apparaît aussitôt.
- Freud parlait du rêve de retrouver la plénitude de la vie intra-utérine.
Lacan résume :
« Désirer, c’est désirer l’impossible. »
- 💡 C’est cette quête impossible qui nous pousse à devenir :
- 👉 créatifs
- 👉 audacieux
- 👉 inquiets
- 👉 ambitieux
- 👉 curieux
🌟 La belle idée de Pépin
Ce manque, ce vide qu’on ne peut jamais combler, est ce qui nous rend vivants. C’est lui qui nous distingue du monde animal.
✨ En fin de compte, rater, c’est la preuve qu’on avance, qu’on cherche, qu’on ose. C’est la condition même de notre liberté et de notre humanité.
🌿 Chapitre 16 – Notre capacité de rebond est-elle illimitée ?
Dans ce dernier chapitre, Charles Pépin fait le point sur tout le parcours du livre et les deux grandes façons d’envisager l’échec :
👉 La logique du devenir
C’est la vision existentialiste :
Échouer, c’est se demander ce que nous pouvons devenir.
L’échec devient un moteur, un tremplin vers autre chose.
👉 La logique de l’être
C’est la vision psychanalytique :
Échouer, c’est se demander qui nous sommes vraiment, quel est notre désir profond.
Nos échecs seraient des actes manqués, révélant un inconscient qui nous guide en secret.
🎯 Pépin rappelle le débat :
- Sartre défend l’idée qu’il ne faut pas se définir, sous peine de perdre la liberté de changer et de rebondir.
- Lacan affirme que nos désirs inconscients sont essentiels : ils sont le fruit de notre histoire et forment un axe autour duquel nous tournons, parfois sans le savoir.
👉 Pépin pose alors la question :
Faut-il choisir un camp ?
Croire en la liberté totale de Sartre ou au déterminisme de Freud et Lacan ?
💡 Il propose une troisième voie :
Distinguer les âges de la vie.
👉 Quand on est jeune, on est plutôt existentialiste :
On veut tout tenter, tout expérimenter, l’échec est une aventure et une promesse.
Pépin raconte que ses élèves de lycée sont fascinés par Sartre et l’idée d’un possible infini :
« Une liberté totale, angoissante mais responsabilisante. »
👉 En vieillissant, on devient plus sensible à la fidélité à soi :
Les questions du désir trahi, de ce qu’on a vraiment envie de défendre.
Quand il intervient en entreprise, Pépin voit que cette idée touche davantage les plus âgés.
✨ Il propose alors un dépassement de l’opposition, en s’appuyant sur Nietzsche :
« Deviens ce que tu es. »
🔹 « Deviens » rappelle Sartre : refuser de s’enfermer dans ses échecs et s’ouvrir aux possibles.
🔹 « Ce que tu es » évoque Freud : rester fidèle à son désir profond, ce qui fait qu’on est unique.
👉 Lacan complète cette idée : trouver un équilibre entre l’héritage qui nous façonne et la responsabilité de ne pas y céder entièrement.
🎯 Pour Pépin, notre capacité de rebond n’est pas infinie, mais elle est grande.
À condition :
- d’accepter ce qui peut être changé,
- de rester fidèle à ce qui compte vraiment.
💡 Il insiste :
Quand on identifie sa quête et qu’on ne la lâche pas, tout n’est plus possible, c’est vrai.
Mais paradoxalement, on gagne en liberté :
On devient meilleur, plus solide, plus aligné.
🌟 Conclusion
Charles Pépin termine en rappelant l’intention de son livre :
Montrer que l’échec est toujours un commencement, jamais une fin.
C’est la plus belle leçon de ce parcours : échouer, c’est continuer à chercher qui on est et ce qu’on veut devenir.
👉 Si le livre t’intéresse, tu peux le commander en passant par mon lien. Pour toi, ça ne change rien, mais pour moi, ça me permet de toucher une petite commission qui m’aide à faire vivre ce blog. Merci d’avance pour ton soutien !